NenuFAR est un très grand radiotélescope basses fréquences, qui va compter parmi les plus puissants du monde dans sa gamme de fréquences, entre 10 MHz et 85 MHz. Cette gamme correspond à la « fenêtre » de plus basse fréquence dans laquelle on peut observer avec des radiotélescopes sur la surface de la Terre. NenuFAR, optimisé pour la gamme de fréquences de 10 MHz à 85 MHz (longueur d’onde λ de 4 m à 30 m), y aura la meilleure sensibilité.
Ses objectifs scientifiques principaux sont:
– la détection et l’étude des exoplanètes (planètes tournant autour d’étoiles autres que le Soleil) en radio ;
– la détection du signal radio de l’ « Aube Cosmique » (moment de la formation des premières étoiles et galaxies), quelque 100 millions d’années après le Big Bang ;
– l’étude des pulsars (étoiles mortes hyperdenses et fortement magnétisées en rotation rapide) à basses fréquences.
NenuFAR permettra aussi de nombreuses autres études :
– émissions radio d’étoiles éruptives ou magnétisées, galaxies et amas de galaxies,
– raies spectrales dans le milieu interstellaire,
– éclairs d’orages planétaires,
– sursauts radio de la magnétosphère de Jupiter, du Soleil,
– et diverses sources encore inconnues (dont peut-être des signaux radio liées aux événements catastrophiques provoquant l’émission d’ondes gravitationnelles) …
Plus de détails sur :
https://nenufar.obs-nancay.fr
https://nenufar.sciencesconf.org
https://nenufar2019.sciencesconf.org
NenuFAR sera à terme un instrument triple :
– un radiotélescope permettant de former de multiples faisceaux récepteurs très sensibles répartis à volonté entre 10 et 85 MHz ; un mode spécial est destiné à la détection des pulsars ; un autre – en cours d’étude – estsera destiné à la recherche de possibles signaux extraterrestres artificiels (programme SETI);
– un imageur radio autonome, permettant de construire des images radio du ciel en quelques secondes (à la résolution – la finesse des détails distinguables – de ~1°) à quelques heures (à la résolution de ~10 minutes d’arc) ;
– une « super station » de LOFAR, extension géante de la station LOFAR de Nançay, permettant à NenuFAR+LOFAR de réaliser des images radio du ciel à la résolution ≤1 seconde d’arc.
NenuFAR est – avec LOFAR – labellisé « Infrastructure de Recherche » nationale par le Ministère de lʼEnseignement supérieur, de la Recherche et de lʼInnovation. C’est aussi un précurseur officiel du futur radiotélescope mondial SKA (le Square Kilometer Array – https://www.skatelescope.org & https://www.skatelescope.org/precursors-pathfinders-design-studies/ )
Domaine de fréquences : 10 à 85 MHz
Contacts scientifiques : P. Zarka, M.Tagger
Contact technique : GPN (Groupe Projet NenuFAR)
Chaque mini-réseau d’antennes est piloté par un système de contrôle-commande lui-même réalisé par la PME ALSE. Une transmission par fibre-optique et une conception dédiée assurent à ce système une contribution nulle aux signaux perturbateurs susceptibles d’affecter le fonctionnement de l’instrument.
La détection et l’étude des exoplanètes (planètes tournant autour d’étoiles autres que le Soleil) reste à faire en radio. Près de 4000 exoplanètes ont été découvertes dans le visible (http://exoplanet.eu), nous renseignant sur leurs orbites, masses, tailles, atmosphères, et révolutionnant les théories de formation de notre système solaire. La détection radio donnera accès au champ magnétique de certaines de ces planètes et à leur magnétosphère, un bouclier protecteur qui pourrait favoriser l’apparition de la vie. La détection radio des magnétosphères d’exoplanètes révolutionnera à son tour les théories physiques gouvernant l’environnement magnétisé et ionisé des planètes.
On pense que l’émission radio est produite par l’interaction entre la planète (sa magnétosphère ou son ionosphère) et l’étoile (le vent stellaire et le champ magnétique). Pour les Jupiters chauds (planètes géantes orbitant très près de leur étoile), une émission intense – détectable par NenuFAR – est prédite.
Les étoiles de faible masse, actives, éruptives ou fortement magnétisées devraient elles-mêmes produire d’intenses émissions radio, analogues beaucoup plus puissants des sursauts radio solaires. La distinction entre émission radio de l’étoile, de la planète, ou induite par la planète dans la couronne de l’étoile, pourra être faite grâce aux fréquences, polarisation, et variations temporelles du rayonnement détecté. NenuFAR défrichera ce nouvel et vaste domaine d’étude.
Les pulsars sont des étoiles mortes hyperdenses et magnétisées en rotation rapide, émettant de brèves impulsions radio régulières espacées de quelques millisecondes à dizaines de secondes (et parfois sujettes à des éclipses ou extinctions de signal plus ou moins longues et mal comprises). NenuFAR en recensera la population galactique, mesurera leurs spectres et la morphologie de leurs impulsions à des fréquences de plus en plus basses (nous renseignant sur leurs magnétosphères), et les perturbations dues à la propagation des impulsions à travers le milieu interstellaire (nous renseignant sur la densité, le champ magnétique et les fluctuations de ce dernier, et permettant d’améliorer le chronométrage du temps d’arrivée des impulsions, une clé de la détection d’ondes gravitationnelles de longue période).
Les éclairs d’orages terrestres seront également détectés, avec un intérêt particulier pour les éclairs entre l’atmosphère et l’ionosphère (qualifiés des noms poétiques de « farfadets » – sprites – ou d’elfes).
– galaxies (noyaux actifs, formation stellaire, régions diffuses), amas de galaxies (halos, reliques), champs magnétiques (interstellaire, intergalactique), notamment en mode super station LOFAR ;
– raies spectrales dans le milieu interstellaire (raies de recombinaison deu Carbone, de l’Hydrogène, de l’Hélium, du Soufre) ;
– sursauts radio de la magnétosphère de Jupiter, sursauts radio Solaires,
– sillages de météores dans l’atmosphère terrestre,
– voire recherche de signaux extraterrestres …