Les objectifs scientifiques-clés sont un survey profond du ciel, l’étude de la réionisation de l’Univers, des sources variables telles que pulsars, jets, étoiles éruptives, planètes et exoplanètes, la détection des rayons cosmiques de très haute énergie, et la physique du milieu interplanétaire.
Domaine de fréquences : 10 à 270 MHz
Contact : P. Zarka, M. Tagger, C. Dumez-Viou, J.-M. Griessmeier
Vers le milieu des années 1990, de nouvelles méthodes ont été mises en œuvre, ouvrant des perspectives nouvelles en imagerie basses fréquences. Ceci, et la forte croissance des puissances de calcul disponibles ont fait germer l’idée d’un très grand réseau basses fréquences, et a donnée naissance aux projets LWA aux Etats-Unis, MWA en Australie, et LOFAR en Europe. La station LOFAR de Nançay a été inaugurée en 2011, et le réseau LOFAR est entré en phase d’exploitation scientifique en 2012.
Ces stations internationales ont un rôle important : Non seulement qu’ils ajoutent leur surface collectrice, augmentant la sensibilité du réseau LOFAR, mais elles fournissent des lignes des base très longues. En utilisant ces lignes des bases, on améliore la résolution angulaire des images (c’est à dire leur finesse) d’un facteur 10 !
La station LOFAR FR606 est constituée de deux champs d’antennes ; uniquement l’un des deux champs est utilisé.
Le champ d’antennes « basse fréquence » contient 96 antennes couvrant la gamme 10-90 MHz.
Elles sont chacune formée de 2 dipôles « en V inversé » croisés, de manière à être sensibles à 2 polarisations linéaires orthogonales des ondes reçues.
Les signaux des antennes passent par les récepteurs radio numériques (96 au total), échantillonnant le signal des antennes à 200 MHz (200 millions d’échantillons / seconde), puis le combinant pour former un ou plusieurs faisceaux simultanés sur le ciel.
Le signal résultant est habituellement envoyé au super-ordinateur central de LOFAR à Groningen (Pays-Bas) via une fibre optique de débit > 3 Gbits / seconde. Ce super-calculateur va ensuite combiner les signaux de FR606 avec ceux des autres stations LOFAR.
Les rayons cosmiques de très haute énergie, témoins des phénomènes les plus violents de l’Univers, sont observés par les gerbes de particules qu’ils produisent lorsqu’ils pénètrent dans l’atmosphère. Ces gerbes produisent un intense signal radio dont l’observation vient en complément aux techniques plus classiques de détecteurs de particules.
LOFAR a été utilisé pour observer le Soleil, plus précisément des sursauts radio liées à des éruptions solaires. La localisation des sursauts sur des images radio permet de suivre le mouvement des électrons dans la couronne solaire.
Référence : D. E. Morosan et al., LOFAR tied-array imaging of Type III solar radio bursts, Astronomy & Astrophysics, 568, A67, 2014.
Avec LOFAR, les astronomes tentent de détecter pour la première fois l’émission radio des exoplanètes, porteuse d’informations uniques sur le champ magnétique, la rotation et l’inclinaison de ces objets, les interactions électromagnétiques étoile-planète. Cela permettra d’élargir considérablement le cadre de la physique magnétosphérique comparative (les magnétosphères des planètes du système solaire sont toutes très différentes les unes des autres).
Quand la station LOFAR de Nançay n’est pas connectée au réseau LOFAR international, elle sert principalement aux études de pulsars. Un pulsar est une étoile qui a explosé, en éjectant une grosse partie de sa matière. C’est une “supernova”. Il reste une étoile dont la matière est dégénérée, très petite et tournant très vite sur elle-même. Elle émet du rayonnement dans un pinceau étroit et si la Terre est bien placée, elle reçoit à chaque tour une impulsion d’ondes.
Avec LOFAR, on étudie le rayonnement des ces objets, puis les modification que ces ondes radio subissent en traversant l’espace. On peut donc se servir des pulsars pour étudier le milieu interstellaire ionisé.
Référence : A. O. Clarke et al., LOFAR MSSS: Discovery of a 2.56 Mpc giant radio galaxy associated with a disturbed galaxy group, Astronomy & Astrophysics, 601, A25, 2017.